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on ne peut conserver une vertu toujours forte et pure sans avoir habituellement présent à l’esprit le principe de l’utilité publique[1], sans avoir une connoissance profonde des véritables intérêts de ce public, par conséquent de la morale et de la politique. La parfaite probité n’est jamais le partage de la stupidité ; une probité sans lumieres n’est tout au plus qu’une probité d’intention, pour laquelle le

  1. Conséquemment à ce principe, M. de Fontenelle a défini le mensonge, taire une vérité qu’on doit. Un homme sort du lit d’une femme, il en rencontre le mari. D’où venez-vous ? lui dit celui-ci. Que lui répondre ? Lui doit-on alors la vérité ? Non, dit M. de Fontenelle, parce qu’alors la vérité n’est utile à personne. Or la vérité elle-même est soumise au principe de l’utilité publique. Elle doit présider à la composition de l’his-