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de l’esprit,

Il ne mesurera jamais son estime pour un art uniquement sur le nombre plus ou moins grand de combinaisons nécessaires pour y réussir ; 1o parceque le dénombrement en est impossible à faire ; 2o parcequ’il ne doit considérer l’esprit que du point de vue sous lequel il est important de le connoître, c’est-à-dire par rapport à la société. Or, sous cet aspect, je dis que l’esprit n’est qu’un assemblage plus ou moins nombreux, non seulement d’idées neuves, mais encore d’idées intéressantes pour le public ; et que c’est moins au nombre et à la finesse qu’au choix heureux de nos idées qu’on a attaché la réputation d’homme d’esprit.

En effet, si les combinaisons du jeu des échecs sont infinies, si l’on n’y peut exceller sans en faire un grand nombre, pourquoi le public ne donne-