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auquel ils n’imaginent pas qu’elle puisse jamais atteindre[1] ?

Si, dans presque tous les gouvernements, toutes les lois, incohérentes entre elles, semblent être l’ouvrage

  1. En vain diroit-on que ce grand œuvre d’une excellente législation n’est point celui de la sagesse humaine, que ce projet est une chimere. Je veux qu’une aveugle et longue suite d’évènements, dépendants tous les uns des autres, et dont le premier jour du monde développa le premier germe, soit la cause universelle de tout ce qui a été, est, et sera ; en admettant même ce principe, pourquoi, répondrai-je, si dans cette longue chaîne d’évènements sont nécessairement compris les sages et les fous, les lâches et les héros qui ont gouverné le monde, n’y comprendroit-on pas aussi la découverte des vrais principes de la législation, auxquels cette science devra sa perfection, et le monde son bonheur ?