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l’opposition qui se trouvoit alors entre leurs intérêts, leurs mœurs et leurs lois, devoient appercevoir la révolution dont l’empire étoit menacé, et sentir que, pour sauver l’état, la république en corps devoit se presser de faire dans les lois et le gouvernement la réforme qu’exigeoient les temps et les circonstances, et sur-tout se hâter de prévenir les changements qu’y vouloit apporter l’ambition personnelle, la plus dangereuse des législatrices. Aussi les Romains auroient-ils eu recours à ce remede s’ils avoient eu des idées plus nettes sur la morale. Instruits par l’histoire de tous les peuples, ils auroient apperçu que les mêmes lois qui les avoient portés au dernier degré d’élévation ne pouvoient les y soutenir ; qu’un empire est comparable au vaisseau que certains vents ont conduit à certaine