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aux plus insensés de justifier toujours la folie de leur conduite par quelques unes de ces maximes.

D’ailleurs, plus instruit de ses devoirs, le particulier seroit moins dépendant de l’opinion de ses amis : à l’abri des injustices que lui font souvent commettre à son insu les sociétés dans lesquelles il vit, il seroit alors en même temps affranchi de la crainte puérile du ridicule ; fantôme qu’anéantit la présence de la raison, mais qui est l’effroi de ces ames timides et peu éclairées qui sacrifient leurs goûts, leur repos, leurs plaisirs, et quelquefois même jusqu’à la vertu, à l’humeur et aux caprices de ces atrabilaires à la critique desquels on ne peut échapper quand on a le malheur d’en être connu.

Uniquement soumis à la raison et à la vertu, le particulier pourroit alors