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toutes les sciences, et sur-tout sur celle de l’histoire, dont les progrès sont à-la-fois effet et cause des progrès de la morale.

Plus instruits du véritable objet de l’histoire, alors les écrivains ne peindroient de la vie privée d’un roi que les détails propres à faire sortir son caractere ; ils ne décriroient plus si curieusement ses mœurs, ses vices et ses vertus domestiques ; ils sentiroient que le public demande aux souverains compte de leurs édits, et non de leurs soupers ; que le public n’aime à connoître l’homme dans le prince qu’autant que l’homme a part aux délibérations du prince ; et qu’à des anecdotes puériles ils doivent, pour instruire et plaire, substituer le tableau agréable ou effrayant de la félicité ou de la misere publique, et des causes qui les ont produites. C’est à la simple ex-