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souvent regardé les différents vices des nations comme des dépendances nécessaires de la différente forme de leur gouvernement. Ce n’est cependant qu’en considérant la morale de ce point de vue qu’elle peut devenir réellement utile aux hommes. Qu’ont produit jusqu’aujourd’hui les plus belles maximes de morale ? Elles ont corrigé quelques particuliers de défauts que peut-être ils se reprochoient : d’ailleurs elles n’ont produit aucun changement dans les mœurs des nations. Quelle en est la cause ? C’est que les vices d’un peuple sont, si j’ose le dire, toujours cachés au fond de sa législation ; c’est là qu’il faut fouiller pour arracher la racine productrice de ses vices. Qui n’est doué ni des lumieres ni du courage nécessaires pour l’entreprendre n’est en ce genre de presque aucune utilité à l’u-