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C’est pareillement sous la sauvegarde des lois que les Siamoises, la gorge et les cuisses à moitié découvertes, portées dans les rues sur des palanquins, s’y présentent dans des attitudes très lascives. Cette loi fut établie par une de leurs reines nommée Tirada, qui, pour dégoûter les hommes d’un amour plus déshonnête, crut devoir employer toute la puissance de la beauté. Ce projet, disent les Siamoises, lui réussit. Cette loi, ajoutent-elles, est d’ailleurs assez sage : il est agréable aux hommes d’avoir des desirs, aux femmes de les exciter. C’est le bonheur des deux sexes, le seul bien que le ciel mêle

    çoit dans une fille les marques de la fécondité, l’on fait une fête. Lorsque ces marques disparoissent on fait mourir ces femmes, comme indignes d’une vie qu’elles ne peuvent plus procurer.