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la reine, entourée de ses courtisans, sort de son palais, égorge ceux qui se trouvent sur son passage, et les donne à manger à sa suite. Ces sacrifices, dit-elle, sont nécessaires pour appaiser les mânes de ses ancêtres, qui voient avec regret des gens du commun jouir d’une vie dont ils sont privés : cette foible consolation peut seule les engager à bénir la récolte.

Au royaume de Congo, d’Angole et de Matamba, le mari peut sans honte vendre sa femme, le pere son fils, le fils son pere. Dans ces pays on ne connoît qu’un seul crime[1] ; c’est de

  1. Au royaume de Lao, les talapoins, prêtres du pays, ne peuvent être jugés que par le roi lui-même. Ils se confessent tous les mois. Fideles à cette observance, ils peuvent d’ailleurs commettre impunément mille abominations. Ils aveuglent tellement les princes, qu’un talapoin con-