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CHAPITRE XIV

Des vertus de préjugés, et des vrais vertus


Je donne le nom de vertus de préjugé à toutes celles dont l’observation exacte ne contribue en rien au bonheur public ; telles sont la chasteté des vestales, les austérités de ces fakirs insensés dont l’Inde est peuplée ; vertus qui, souvent indifférentes, et même nuisibles à l’état, font le supplice de ceux qui s’y vouent. Ces fausses vertus sont, dans la plupart des nations, plus honorées que les vraies vertus, et ceux qui les pratiquent en plus grande vénération que les bons citoyens.

Personne de plus honoré dans