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D’accord avec mes raisonnements, tous les faits que je viens de citer concourent à prouver que les coutumes, même les plus cruelles et les plus folles, ont toujours pris leur source dans l’utilité réelle ou du moins apparente du public.

Mais, dira-t-on, ces coutumes n’en sont pas moins odieuses ou ridicules. Oui, parce que nous ignorons les motifs de leur établissement, et parce que ces coutumes, consacrées par leur antiquité ou par la superstition, ont, par la négligence ou la foiblesse des gouvernements, subsisté long-temps après que les causes de leur établissement avoient disparu.

Lorsque la France n’étoit, pour ainsi dire, qu’une vaste forêt, qui

    elles-mêmes l’honneur du bûcher ; mais elles font en même temps tout ce qu’elles peuvent pour s’échapper.