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bêtes féroces ? Il aime mieux leur épargner la durée et la violence des douleurs, et, par des parricides prompts et nécessaires, arracher leurs peres aux horreurs d’une mort trop cruelle et trop lente. Voilà le principe d’une coutume si exécrable ; voilà comme un peuple vagabond, que la chasse et le besoin de vivres retient six mois dans des forêts immenses, se trouve, pour ainsi dire, nécessité à cette barbarie, et comment en ces pays le parricide est inspiré et commis par le même principe d’humanité qui nous le fait regarder avec horreur[1].

  1. Au royaume de Juida, en Afrique, on ne donne aucun secours aux malades ; ils guérissent comme ils peuvent ; et, lorsqu’ils sont rétablis, ils n’en vivent pas moins cordialement avec ceux qui les ont ainsi abandonnés.

    Les habitants du Congo tuent les malades