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étoient les seuls qu’on y pût commettre. Toujours faits avec adresse, souvent niés avec fermeté[1], de pareils vols entretenoient les lacédémoniens dans l’habitude du courage et de la vigilance. La loi qui permettoit le vol pouvoit donc être très utile à ce peuple, qui n’avoit pas moins à redouter de la trahison des ilotes que de l’ambition des Perses, et qui ne pouvoit opposer aux attentats des uns, comme aux armées innombrables des autres, que le boulevard de ces deux vertus. Il est donc certain que le vol, nuisible à tout peuple riche, mais utile à Sparte, y devoit être honoré.

  1. Tout le monde sait le trait qu’on raconte d’un jeune Lacédémonien qui, plutôt que d’avouer son larcin, se laissa, sans crier, dévorer le ventre par un jeune renard qu’il avoit volé et caché sous sa robe.