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vicieuse au midi, et en concluent que l’idée de la vertu est purement arbitraire.

Telles sont les opinions de ces deux especes de philosophes. Ceux-là, pour n’avoir pas consulté l’histoire, errent encore dans le dédale d’une métaphysique de mots ; ceux-ci, pour n’avoir point assez profondément examiné les faits que l’histoire présente, ont pensé que le caprice seul décidoit de la bonté ou de la méchanceté des actions humaines. Ces deux sectes de philosophes se sont également trompées ; mais l’une et l’autre auroient échappé à l’erreur, s’ils avoient considéré d’un œil attentif l’histoire du monde. Alors ils auroient senti que les siecles doivent nécessairement amener dans le physique et le moral des révolutions qui changent la face des empires ; que, dans les grands boule-