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apporté aux miseres du peuple ? au particulier, Par quel ouvrage avez-vous éclairé l’humanité ? Qui n’a rien à répondre à ces questions n’est ni connu ni estimé du public.

Je sais que, séduits par les prestiges de la puissance, par le faste qui l’environne, par l’espoir des graces dont un homme en place est le distributeur, un grand nombre d’hommes reconnoissent machinalement un grand mérite où ils apperçoivent un grand pouvoir ; mais leurs éloges, aussi passagers que le crédit de ceux auxquels ils les prodiguent, n’en imposent point à la saine partie du public. À l’abri de toute séduction, exempt de tout intérêt, le public juge comme l’étranger, qui ne reconnoît pour homme de mérite que l’homme distingué par ses talents. C’est celui-là seul qu’il recherche avec empressement : empres-