Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/155

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je voudrois, en finissant ce chapitre, pouvoir rassurer le très petit nombre de gens modestes qui, distraits par des affaires ou par le soin de leur fortune, n’ont pu faire preuve de grands talents, et ne peuvent, conséquemment aux principes ci-dessus établis, savoir si, quant à l’esprit, ils sont réellement dignes d’estime. Quelque desir que j’aie à cet égard de leur rendre justice, il faut convenir qu’un homme, qui s’annonce comme un grand esprit, sans se distinguer par aucun talent, est précisément dans le cas d’un homme qui se dit noble sans avoir de titres de noblesse. Le public ne connoît et n’estime que le mérite prouvé par les faits. A-t-il à juger des hommes de conditions différentes ? il demande au militaire, Quelle victoire avez-vous remportée ? à l’homme en place, Quel soulagement avez-vous