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À l’égard des sujets qu’on regarde comme sérieux, et qui tiennent aux arts et à la philosophie, l’expérience nous apprend que, sur de tels sujets, les gens du monde ne peuvent qu’avec peine bégayer leurs pensées[1] : d’où il résulte qu’à l’égard même de l’expression ils n’ont nulle supériorité sur les gens d’esprit, et qu’ils n’en ont à cet égard sur le commun des hommes que dans des matieres frivoles sur lesquelles ils sont très exercés, et dont ils ont fait une étude et, pour ainsi dire, un art particulier ; supériorité

    ne sont plus alors soutenus du prestige de la déclamation, mais parce que leurs écrits n’ont jamais que le style de leurs conversations, et qu’on écrit presque toujours mal lorsqu’on écrit comme on parle.

  1. Je ne parle dans ce chapitre que de ceux des gens du monde dont l’esprit n’est point exercé.