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gens d’esprit, de quelque état qu’ils soient.

Je veux, dira quelqu’un, que les gens du monde, attachés à de trop petites idées, soient à cet égard inférieurs aux gens d’esprit, ils leur sont du moins supérieurs dans la maniere d’exprimer leurs idées. Leur prétention à cet égard paroît sans contredit mieux fondée. Quoique les mots en eux-mêmes ne soient ni nobles ni bas, et que, dans un pays où le peuple est respecté, comme en Angleterre, on ne fasse ni ne doive faire cette distinction ; dans un état monarchique, où l’on n’a nulle considération pour le peuple, il est certain que les mots doivent prendre l’une ou l’autre de ces dénominations, selon qu’ils sont usités ou rejetés à la cour ; et qu’ainsi l’expression des gens du monde doit toujours être élégante :