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parle que des cabales, des intrigues de la cour, de ceux qui s’élevent en crédit ou qui tombent en disgrace, et qui, dans le cercle étendu de ses sociétés, ne voit personne qui ne soit plus ou moins affecté des mêmes idées ; comment, dis-je, ce courtisan ne se persuaderoit-il pas que les intrigues de la cour sont pour l’esprit humain les objets les plus dignes de méditation et les plus généralement intéressants ? Peut-il imaginer que dans la boutique la plus voisine de son hôtel on ne connoît ni lui ni tous ceux dont il parle ; qu’on n’y soupçonne pas même l’existence des choses qui l’occupent si vivement ; que dans un coin de son grenier loge un philosophe auquel les intrigues et les cabales que forme un ambitieux pour se faire chamarrer de tous les cordons de l’Europe paroissent aussi puériles et moins