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Chacun peut s’appliquer ce conte de la mere Jésus, qui, témoin d’une dispute entre la discrete et la supé-

    dira-t-il, sont amusants, mais frivoles, et nullement dignes d’être un objet d’étude. Pour mieux faire sentir quelle importance chacun met à ses occupations, je citerai quelques lignes de la préface d’un livre intitulé, Traité du Rossignol. C’est l’auteur qui parle.

    « J’ai, dit-il, employé vingt ans à la composition de cet ouvrage : aussi les gens qui pensent comme il faut ont toujours senti que le plus grand plaisir, et le plus pur qu’on puisse goûter en ce monde, est celui qu’on ressent en se rendant utile à la société : c’est le point de vue qu’on doit avoir dans toutes ses actions ; et celui qui ne s’emploie pas dans tout ce qu’il peut pour le bien général semble ignorer qu’il est autant né pour l’avantage des autres que pour le sien propre. Tels sont les motifs qui