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les idées de sa société, et tomber en conséquence dans les erreurs les plus grossieres. Quiconque s’occupe fortement des petits intérêts des sociétés particulieres doit nécessairement attacher trop d’estime et d’importance à des fadaises.

Or, qui peut se flatter d’échapper à cet égard aux pieges de l’amour-propre, lorsqu’on voit qu’il n’est point de procureur dans son étude, de conseiller dans sa chambre, de marchand dans son comptoir, d’officier dans sa garnison, qui ne croie l’univers occupé de ce qui l’intéresse[1] ?

  1. Quel plaideur ne s’extasie pas à la lecture de son factum, et ne la regarde pas comme plus sérieuse et plus importante que celle des ouvrages de Fontenelle et de tous les philosophes qui ont écrit sur la connoissance du cœur et de l’esprit humain ? Les ouvrages de ces derniers,