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ditions des hommes ne produise à-peu-près le même effet, et que des idées agréables aux gens d’un certain rang ne soient ennuyeuses pour des hommes d’un autre état ? Qu’un homme de guerre, un négociant, dissertent devant des gens de robe ; l’un sur l’art des sieges, des campements et des évolutions militaires ; l’autre sur le commerce de l’indigo, de la soie, du sucre et du cacao ; ils seront écoutés avec moins de plaisir et d’avidité, que l’homme qui, plus au fait des intrigues du palais, des prérogatives de la magistrature, et de la maniere de conduire une affaire, leur parlera de tous les objets que le genre de leur esprit ou de leur vanité rend plus particulièrement intéressants pour eux.

En général, on méprise jusqu’à l’esprit dans un homme d’un état inférieur