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toutes ses parties, elle n’est que le résultat des passions qui l’agitoient, et des intérêts divisés que la force des partis faisoit dominer. Ce n’est dont point en elle qu’il faut chercher le grand principe d’action qui lui procure quelques avantages intérieurs, et fait admirer sa prodigieuse influence dans toutes les parties du monde. Elle l’a dû plus souvent au sommeil léthargique de ses voisins qu’à une politique raisonnée, à un plan suivi d’agrandissement.

Que l’on ouvre l’histoire d’Angleterre : depuis qu’elle a une constitution, l’on verra un peuple qui marche au hasard, qui se fie à des lois qu’il n’ose perfectionner ; une nation sans cesse en travail, qui prévoit peu, va sans s’arrêter, ne voit que des gains mercantiles dans ses projets, et ne fait la guerre que pour vexer ses co-