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qu’il pourroit l’être. Or, quel livre est à l’abri des interprétations ? Les hérésies les plus monstrueuses et les plus ridicules ne sont-elles pas toutes fondées sur quelques passages mal interprétés de l’écriture ? Quelles interprétations la malignité n’a-t-elle pas même données aux plus sages remontrances du parlement ?

D’ailleurs mes intentions ne sont pas douteuses, puisque je me suis soumis à la censure, par conséquent à la loi à laquelle les magistrats ont assujetti tous les citoyens. C’est une loi que le parlement peut changer, mais qui est réputée loi jusqu’à ce qu’il ait été déclaré qu’elle ne l’est plus : autrement ce seroit un piege qu’il tendroit aux citoyens ; et ce corps respectable ne peut être capable d’en tendre. Si j’ai failli en observant la loi, c’est une faute de la loi même,