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PRÉFACE.

et l’épouvante, ont fait la satyre de la nature humaine, et non son histoire ; ils promettent de la peindre, et ils la défigurent ; ils exilent le bonheur dans le ciel, et ne supposent pas qu’il habite la terre. C’est par le sacrifice des plaisirs qu’ils nous proposent de mériter ce bonheur qu’ils ont placé au-delà de la vie. Chez eux le présent n’est rien, l’avenir est tout ; et, dans les plus belles parties du monde, la science du salut a été cultivée aux dépens de la science du bonheur.

Quelques philosophes modernes ont fait de petits traités sur le bonheur. Les plus célebres sont ceux de Fontenelle et de Maupertuis.

Fontenelle, qui n’a été long-temps qu’un bel-esprit, n’étoit pas encore philosophe quand il a fait son traité.