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ARGUMENT.

Les richesses sont moins des biens réels que le moyen d’en acquérir ; les rechercher pour elles-mêmes c’est n’en pas connoître l’usage. Le riche ignorant éprouve l’ennui, le mépris des hommes à talents, des savants. Il ne faut point de connoissances dans une fortune bornée ; la nature indique les jouissances. Il faut des lumieres pour jouir d’une grande fortune, qui ne seroit qu’à charge si elle ne donnoit de nouveaux goûts. Recherchez donc le commerce des philosophes et des savants ; apprenez à penser avec eux en vous défiant de leurs systêmes. Les stoïciens ont placé le bonheur dans le calme d’une ame impassible ; état chimérique dont l’orgueil veut persuader l’existence sans en être persuadé lui-même.