Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 13.djvu/199

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la connoissez, et vous savez si on a jamais joint à plus de lumieres un cœur plus généreux, plus constant et plus courageux dans l’amitié. Je crois que vous me mépriseriez bien si j’étois resté à Berlin. M. Gresset, qui probablement a des engagements plus légers, rompra sans doute ses chaînes à Paris pour aller prendre celles d’un roi à qui on ne peut préférer que Mme du Châtelet. J’ai bien dit à sa majesté prussienne que Gresset lui plairoit plus que moi, mais que je n’étois jaloux ni comme auteur ni comme courtisan. Sa maison doit être comme celle d’Horace, est locus unicuique suus. Pour moi, il ne me manque à présent que mon cher Helvétius ; ne reviendra-t-il point sur les frontieres ? n’aurai-je point encore le bonheur de le voir et de l’embrasser ?

À Bruxelles, ce 7 janvier.