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SECTION X, CHAP. II.

lui devient odieuse ; il s’enferme dans son harem, y change de femmes et de visirs, fait empaler les uns, donner la bastonnade aux autres, et croit gouverner. Les princes sont des hommes, et ne peuvent en cette qualité porter d’autres fruits que ceux de leur instruction. En Turquie, et sultan et sujet, nul ne pense. Il en est de même dans les diverses cours de l’Europe, à mesure que l’éducation des princes s’y rapproche de l’éducation orientale. Les vices et les vertus des hommes sont donc toujours l’effet et de leur diverse position, et de la différence de leur instruction.

Ce principe admis, supposons qu’on voulût résoudre pour chaque condition le problême d’une excellente éducation, que faire ? Déterminer, 1°. quels sont les talents ou les vertus essentielles à l’homme de telle ou telle