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NOTES DE LA SECTION X.

suive sans qu’il s’en apperçoive, qu’on le laisse revenir à la maison : dès la troisieme ou quatrieme promenade, il ne verra plus de spectres dans les bois ; il aura, par l’habitude et la nécessité, acquis tout le courage que l’un et l’autre inspire aux jeunes paysans.

(3) Supposons que les parents s’intéressassent aussi vivement qu’ils le prétendent à l’éducation de leurs enfants, ils en auroient plus de soin. Qui prendroient-ils pour nourrices ? Des femmes qui, déja désabusées par des gens instruits de leurs contes et de leurs maximes ridicules, sauroient en outre corriger les défauts de la plus tendre enfance. Les parents auroient attention à ce que les garçons, soignés jusqu’à six ans par les femmes, passassent de leurs mains dans des maisons d’instruction publique, où, loin de la dissipation du monde, ils resteroient jusqu’à dix-sept ou dix-huit ans, c’est-à-dire jusqu’au moment que, présentés dans le monde, ils y recevroient l’éducation