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SECTION VIII, CHAP. XXII.

est le bonheur de l’homme[1]. Mais, pour s’occuper et de mouvoir, que faut-il ? Un motif. Quel est le plus

    les besoins. L’Africain n’a donc point intérêt de penser. Aussi pense-t-il peu. On en peut dire autant du Caraïbe. S’il est moins industrieux que les sauvages du nord de l’Amérique, c’est que, pour se nourrir, ce dernier a besoin de plus d’industrie.

  1. Pour le bonheur de l’homme, il faut que le plaisir soit le prix du travail, mais d’un travail modéré. Si la nature eût d’elle-même pourvu à tous ses besoins, elle lui eût fait le plus funeste des dons. Les hommes eusent croupu dans la langueur ; la riche oisiveté eût été sans ressource contre l’ennui. Quel palliatif à ce mal ? Aucun. Que tous les citoyens soient sans besoins, ils seront également opulents. Où le riche oisif trouveroit-il alors des hommes qui l’amusent ?