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DE L’HOMME,


CHAPITRE XXII.

C’est aux riches que se fait le plus vivement sentir le besoin des richesses.

Si l’opulent oisif ne se croit jamais assez riche, c’est que les richesses qu’il possede ne suffisent point encore à son bonheur. A-t-il des musiciens à ses gages ? leurs concerts ne remplissent point le vuide de son ame ; il lui faut de plus des architectes, un vaste palais, une cage immense pour renfermer un triste oiseau. Il desire en outre des équipages de chasses, des bals, des fêtes, etc. L’ennui est un gouffre sans fond que ne peuvent combler les richesses d’un empire, et peut-être celles de l’univers entier. Le travail seul le remplit. Peu de