Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 11.djvu/8

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
5
SECTION VIII, CHAP. VIII.

La mode ne leur permettoit pas de s’instruire, ni leur naissance de commercer. Que pouvoit donc faire un chevalier ? L’amour. Mais, au moment qu’il déclaroit sa passion à sa maîtresse, si cette maîtresse eût, comme dans les mœurs actuelles, reçu sa main, et couronné sa ten-

    défense. Tes beautés me désarmeroient-elles ? Je rougis de la volupté avec laquelle je considere encore les rondeurs de ce corps… Mais ma fureur se rallume. Ce n’est plus l’amour ni le plaisir qui m’anime. La vengeance et la jalousie vont te déchirer de verges. La crainte t’éloignera de ma rivale, et te ramenera près de moi.

    « Ta possession, à ce prix, n’est sans doute flatteuse ni pour la vanité ni pour le sentiment : n’importe ; elle le sera pour mes sens.

    « Ma rivale mourra loin de toi, et je mourrai dans tes bras. »