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DE L’HOMME,

comme je l’ai déja dit, un effet de la différence qui se trouve entre le plaisir imaginé et le plaisir senti. C’est le pouvoir de décomposer, de recomposer les objets, et d’en créer de nouveaux, qu’on peut regarder, non seulement comme la source d’une infinité de peines et de plaisirs factices, mais encore comme l’unique moyen et d’embellir la nature en l’imitant, et de perfectionner les arts d’agrément.

Je ne m’étendrai pas davantage sur la beauté de leurs ouvrages. J’ai montré que leur principal objet est de nous soustraire à l’ennui ; que cet objet est d’autant mieux rempli qu’ils excitent en nous des sensations plus vives, plus distinctes ; et qu’enfin c’est toujours sur la force plus ou moins grande de ces sensations que se mesure le degré de