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DE L’HOMME,

fassent au théâtre une forte impression, il faut qu’ils soient amenés et préparés avec art ; que ceux dont j’échauffe un personnage ne puissent absolument convenir qu’à la position où je le mets, qu’à la passion dont je l’anime (4).

Faute d’une exacte conformité entre cette position et les sentiments de mon héros, ces sentiments deviennent faux ; et le spectateur, n’en trouvant point en lui le germe, éprouve une sensation d’autant moins vive qu’elle est plus confuse.

Passons du sentiment aux idées. Ai-je une vérité neuve à présenter au public ? cette vérité, presque toujours trop escarpée pour le commun des hommes, n’est d’abord apperçue que du plus petit nombre d’entre eux. Si je veux qu’elle les affecte généralement, il faut que, d’avance, je pré-