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DE L’HOMME,

Du sublime des idées spéculatives.

Est-il quelques idées philosophiques auxquelles les rhéteurs donnent le nom de sublimes ? Aucune. Pourquoi ? C’est qu’en ce genre les idées les plus générales et les plus fécondes ne sont senties que du petit nombre de ceux qui peuvent en appercevoir rapidement toutes les conséquences. De telles pensées peuvent sans doute réveiller en eux un grand nombre de sensations, ébranler une longue chaîne d’idées, qui, saisies aussitôt que présentées, excitent en eux des impressions vives, mais non de l’espece de celles auxquelles on donne le nom de sublimes.

S’il n’est point d’axiômes géométriques cités comme sublimes par les rhéteurs, c’est qu’on ne peut donner ce nom à des idées auxquelles les