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DE L’HOMME,

Il a peur que ce dieu dans cet affreux séjour
D’un coup de son trident ne fasse entrer le jour,
Et, par le centre ouvert de la terre ébranlée,
Ne fasse voir du Styx la rive désolée,
Ne découvre aux vivants cet empire odieux
Abhorré des mortels et craint même des dieux.

Si le nom de sublime est pareillement donné aux fieres compositions du hardi Milton, c’est que ses images, toujours grandes, excitent en nous le même sentiment.

En physique, le grand annonce de grandes forces ; et de grandes forces nous nécessitent au respect : c’est, en ce genre, ce qui constitue le sublime.

Du sublime de sentiment.

Le Moi de Médée, l’exclamation d’Ajax, le Qu’il mourût de Corneille, le serment des sept chefs devant Thebes, sont par les rhéteurs unanimement cités comme sublimes ; et j’en conclus que si, dans le physique, c’est