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SECTION VIII, CHAP. XIV.

Mais les faits sont-ils d’accord avec cette opinion ? Pour s’en assurer, examinons entre les divers objets de la nature quels sont ceux dont la vue nous paroît sublime. Ce sont les profondeurs des cieux, l’immensité des mers, les éruptions des volcans, etc.

D’où naît l’impression vive qu’excitent en nous ces grands objets ? Des grandes forces qu’ils annoncent dans la nature, et de la comparaison involontaire que nous faisons de ces forces avec notre foiblesse. À cette vue, l’on se sent saisi d’un certain respect qui suppose toujours en nous un sentiment d’une crainte et d’une terreur commencée.

Par quelle raison en effet donné-je le nom de sublime au tableau où Jules-Romain peint le combat des Géants, et le refusé-je à celui où l’Albane peint les jeux des Amours ?