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SECTION VIII, CHAP. XIII.

Si l’on veut du neuf dans l’ouvrage d’un artiste, c’est que le neuf produit une sensation de surprise, une commotion vive. Si l’on veut qu’il pense d’après lui, si l’on méprise l’auteur qui fait des livres d’après des livres, c’est que de tels ouvrages ne rappellent à la mémoire que des idées trop connues pour faire sur nous des im-

    sion sur moi est plus agréable que celle d’un ouvrage ancien ; je ne lis même le dernier qu’avec dégoût. N’importe, c’est l’ancien que je louerai de préférence. Pourquoi ? C’est que les hommes et leurs générations sont les échos les uns des autres ; c’est qu’on estime sur parole jusqu’à l’ouvrage qui nous ennuie. L’envie, d’ailleurs, défend d’admirer un contemporain, et l’envie prononce presque toujours nos jugements. Pour humilier les vivants que d’éloges prodigués aux morts !