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DE L’HOMME,

mœurs, les lois et le gouvernement, peut déplaire au vieillard, à l’homme foible et d’habitude ; mais qu’utile aux générations futures, cette réforme l’est encore au plus grand nombre de ceux qui composent la génération présente ; que par conséquent elle n’est jamais contraire à l’intérêt actuel et général d’une nation.

Au reste tout le monde sait que dans les empires l’éternité des abus n’est point l’effet de notre compassion pour les vieillards, mais de l’intérêt mal-entendu du puissant. Ce dernier, également indifférent au bonheur de la génération présente ou future[1], veut qu’on le sacrifie à

  1. Un sage gouvernement prépare toujours dans le bonheur de la génération présente celui de la génération future. On a dit de la vieillesse et de la jeunesse « que l’une prévoyoit trop, et l’autre