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SECTION IX, CHAP. XIII.

abrutir un peuple, peut obscurcir tout l’horizon de ses idées ; qu’une imparfaite idée de la divinité a souvent opéré cet effet. L’erreur, dangereuse en elle-même, l’est sur-tout par ses productions. Une erreur est féconde en erreurs.

Tout homme compare plus ou moins ses idées entre elles : en adopte-t-il une fausse ? de cette idée unie à d’autres il en résulte des idées nouvelles et nécessairement fausses, qui, se combinant de nouveau avec toutes celles dont il a chargé sa mémoire, donnent à toutes une plus ou moins forte teinte de fausseté : les erreurs théologiques en sont un exemple. Il n’en faut qu’une pour infecter toute la masse des idées d’un homme, pour produire une infinité d’opinions bizarres, monstrueuses et toujours inattendues, parcequ’avant l’accouche-