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DE L’HOMME,

La plupart des gouvernements exhortent encore le citoyen à sa recherche ; mais presque tous le punissent de sa découverte. Peu d’hommes bravent à la longue la haine du puissant par pur amour de l’humanité et de la vérité.

Mais que d’opinions bizarres n’engendreroit point cette liberté ! Qu’importe ? Ces opinions, détruites par la raison aussitôt que produites, n’altéreroient pas la paix des états[1]. La révélation de la vérité ne peut être

  1. S’agit-il de religion ? par quelle raison en défendre l’examen ? Est-elle vraie ? elle peut supporter la preuve de la discussion. Est-elle fausse ? en ce dernier cas, quelle absurdité de protéger une religion dont la morale est pusillanime et cruelle, et le culte à charge à l’état par l’excessive dépense qu’exige l’entretien de ses ministres !