Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 11.djvu/187

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
184
DE L’HOMME,

tisme. L’histoire romaine, l’écriture sainte elle-même, en font en cent endroits le tableau le plus effrayent ; et cette lecture n’excita jamais de révolution. Ce sont les maux actuels, multipliés et durables du despotisme, qui douent quelquefois un peuple du courage nécessaire pour s’arracher à ce joug. C’est toujours la cruauté des

    kam. Ce sac est trop lour, répond-il. Prince, reprend alors Ibu-Béchir avec une noble hardiesse, si ce sac, que vous trouvez si pesant, ne contient encore qu’une petite partie de la terre injustement enlevée à une de vos sujettes, comment porterez-vous, au jour du jugement dernier, cette même terre que vous avez ravie en entier ? Hakkam, loin de punir le cadi, reconnoît généreusement sa faute, rend à la femme le terrain dont il s’est emparé, avec tous les bâtiments qu’il y avoit fait construire. »