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SECTION IX, CHAP. X.

Mais si, dans l’erreur à cet égard, un prince attache son bonheur à l’acquisition du pouvoir arbitraire, et qu’un écrit, publiant les intentions du prince, éclaire les peuples sur le malheur qui les menace ; cet écrit ne suffit-il pas pour exciter le trouble et le soulevement ? Non : l’on a par-tout décrit les suites funestes du despo-

    ne desespere point de sa cause. Il monte sur son âne, porte avec lui un sac d’une grandeur énorme, se présente dans cet état devant Hakkam, assis alors dans le pavillon construit sur le terrain de cette femme.

    « L’arrivée du cadi, le sac qu’il a sur l’épaule, étonnent le prince. Ibu-Béchir se prosterne, demande à Hakkam la permission de remplir son sac de la terre sur laquelle il se trouve. Le calife y consent. Le sac plein, le cadi supplie le prince de l’aider à charger ce sac sur son âne. Cette demande étonne Hak-