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SECTION IX, CHAP. IX.

qui fonde sa grandeur sur l’avilissement de ses compatriotes, sur le malheur de ses semblables, et qui veut usurper sur eux un pouvoir arbitraire. Quant au citoyen honnête, à l’homme ami de la vérité et de sa patrie, il ne peut avoir d’intérêt contraire à l’intérêt national. Est-on heureux du bonheur de l’empire, et glorieux de sa gloire ? on desire la correction de tous les abus. On sait qu’on n’anéantit point une science lorsqu’on la perfectionne, et qu’on ne détruit point un gouvernement lorsqu’on le réforme.

Supposons qu’en Portugal l’on respectât davantage la propriété des biens, de la vie et de la liberté des sujets, le gouvernement en seroit-il moins monarchique ? Supposons qu’en ce pays l’on supprimât l’inquisition et les lettres de cachet, qu’on limitât l’excessive autorité de certaines places, au-