pays le moment où l’on ose dire la vérité est celui où le malheur, insoutenable et porté à son comble, ne permet plus au peuple de retenir ses cris.
Un gouvernement devient-il cruel à l’excès ? les troubles sont alors salutaires. Ce sont les tranchées qu’occasionne au malade la médecine qui le guérit. Pour affranchir un peuple de la servitude, il en coûte quelquefois moins d’hommes à l’état qu’il n’en périt dans une fête publique et mal ordonnée. Le mal du soulevement est dans la cause qui le produit : la douleur de la crise est dans la maladie qui l’excite. Tombe-t-on dans le despotisme ? il faut des efforts pour s’y soustraire ; et ces efforts sont en ce moment le seul bien des infortunés. Le dernier degré du malheur, c’est de ne pouvoir s’en arracher, et de