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SECTION IX, CHAP. IV.

fice des lois de Lycurgue, se détacha de la voûte ; et sa chûte entraîna celle de l’état : alors les lois et les mœurs changerent ; et ce changement, comme les maux qui s’ensuivirent, ne furent point l’effet de l’inconstance de l’esprit humain[1], mais de la différente

  1. Ce n’est point l’inconstance des nations, c’est leur ignorance qui renverse si souvent l’édifice des meilleures lois. C’est elle qui rend un peuple docile aux conseils des ambitieux. Qu’on découvre à ce peuple les vrais principes de la morale, qu’on lui démontre l’excellence de ses lois, et le bonheur résultant de leur observation, ces lois deviendront sacrées pour lui, il les respectera et par amour pour sa félicité, et par l’opiniâtre attachement qu’en général les hommes ont pour les anciens usages.

    Point d’innovations proposées par les ambitieux qu’ils ne colorent du vain prétexte du bien public. Un peuple instruit,