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DE L’HOMME,

l’aïeul, du fils, du petit-fils, des lois à l’épreuve, pendant six générations, de la prétendu légèreté de l’homme, y deviendroient-elles tout-à-coup sujettes ?

Qu’on établisse des lois conformes à l’intérêt général : elles pourront être détruites par la force, la sédition, ou un concours singulier de circonstances, et jamais par l’inconstance de l’esprit humain[1].

  1. L’œuvre des lois, dira-t-on, devroit être durable. Or, pourquoi ces Sarrasins, jadis échauffés de ces passions fortes qui souvent élevent l’homme au-dessus de lui-même, ne sont-ils plus aujourd’hui ce qu’ils étoient autrefois ? C’est que leur courage et leur génie ne fut point une suite de leur législation, de l’union de l’intérêt particulier à l’intérêt public, ni par conséquent l’effet de la sage distribution des peines et des récompenses tem-