Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 11.djvu/131

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
128
DE L’HOMME,

30°. Si, dans la supposition où les lois, comme le prouve la constitution des jésuites, puissent tout sur les hommes, il seroit possible qu’un peuple entraîné au vice par la forme de son gouvernement pût s’en arracher sans faire quelque changement dans ces mêmes lois ?

31°. S’il suffit pour qu’une législation soit bonne qu’elle assure la propriété des biens, de la vie et de la liberté des citoyens ; qu’elle mette moins d’inégalité dans les richesses nationales, et les citoyens plus à portée de subvenir par un travail modéré[1] à leurs besoins et à ceux de

  1. Regarder la nécessité du travail comme une suite du péché originel et comme une punition de Dieu, c’est une absurdité : cette nécessité, au contraire, est une faveur du ciel. Que la nourriture de l’homme soit le prix de son travail, c’est