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DE L’HOMME,

alors moralement assurées d’une félicité inaltérable ?

24.° Si le plan d’une bonne législation ne doit pas renfermer celui d’une excellente éducation ? Si l’on peut donner une telle éducation aux citoyens sans leur présenter des idées nettes de la morale, et sans rapporter les préceptes au principe unique de l’amour du bien général ? Si, rappelant à cet effet aux hommes les motifs qui les ont réunis en société, on ne pourroit pas leur prouver qu’il est presque toujours de leur intérêt bien entendu de sacrifier un avantage personnel et momentané à l’avantage national, et de mériter par ce sacrifice le titre honorable de vertueux ?

25°. Si l’on peut fonder la morale sur d’autres principes que sur celui de l’utilité publique ? Si les injustices mêmes du despotisme, toujours com-