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SECTION VIII, CHAP. VIII.

galamment armé, et y maniât la lance avec adresse et force. Le chevalier passoit sa jeunesse dans ces exercices, tuoit le temps dans ces occupations ; il se marioit enfin ; et, la bénédiction nuptiale donnée, le romancier n’en parloit plus.

Peut-être, dans leur vieillesse, les preux chevaliers d’autrefois étoient-ils, comme quelques uns de nos vieux guerriers d’aujourd’hui, ennuyés, ennuyeux, bavards, et superstitieux.

Pour être heureux, faut-il que nos desirs soient remplis aussitôt que conçus ? Non ; le plaisir veut qu’on le poursuive quelque temps. Puis-je à mon lever jouir d’une jolie femme ? que faire le reste de la journée ? Tout y prendra la couleur de l’ennui. Ne dois-je la voir que le soir ? le flambeau de l’espoir et du